samedi 23 novembre 2013

Yu Jian - 239

Les mains vides             apportant un poème
J’arrive dans son salon   pour son anniversaire
Je passe la porte             enlève mes souliers
Toutes les dames et les messieurs se retournent
Comme des singes dressés          attendant
Que de mes mains          tel un magicien
J’extraie un cadeau pour notre hôte
Une rose           des cigares        un briquet
Une poupée ou bien des caramels
Voire    une limousine
Ils tiennent prêt leurs     bravo
Et         « Comme c’est joli !»
Je comprends soudain    qu’ici
Mon cadeau n’est plus présentable
Je ne peux expliquer à cet hôte rayonnant
Qu’à son anniversaire     j’ai apporté un poème
C’est si démodé             vieillot              bon marché       bizarre
Risible              mesquin                        si impensable
Qu’à leurs yeux             mon poème
Serait dégoûtant comme un cafard
Et leur ferait pousser de terribles
Cris

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