Un bonheur qu’Hitler n’a jamais éprouvé
Il ne pouvait que donner des ordres à des généraux
Je ne puis qu’écrire avec obstination
Mais aucun de nous n’a ressenti
La joie de la machine à laver
Dont le tambour inoxydable
Trouve
tous les vêtements
SalesTrouve les culottes de la jeune fille
Tachées
Trouve les mouchoirs du bébé
Infects
Trouve que la cotte de l’ouvrierDissimule sa crasse
Trouve que les robes de bal et les queues de pie
Mériteraient d’être lavées
Ce point de vue est défendu
Par l’humanité toute entière
Aussi
Pour un monde irréprochable
Les habits de toutes les couleurs
Et de
toutes les coupes
La soie d’orient le lin d’occidentTous
Sont
jetés
Dans le tambour obscurDe la machine à laver
Qui jour et nuit
Dans tous les foyers du monde
Tourne
Les fleuves peuvent s’assécher
Les
gouvernements tomber
Jamais Une bataille de Stalingrad ne fera
Que la machine à laver
Qui ne distingue pas un uniforme d’un mouchoir
S’arrête
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